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Analyse

Cette note comprend une série d’articles:

  • Note d’analyse: Vers une harmonisation des conceptions de la gouvernance ?

  • Rapport d’entretien: Jean Fabre, PNUD

  • Note de lecture: Meisel & Ould Aoudia (2007)

Table des matières

Introduction

Bien qu’aucun véritable consensus ne se dégage autour d’une définition commune de la gouvernance ni de son utilité, nombreux sont ceux à vouloir la mesurer. Toute la question est de savoir que mesurer quand personne ne s’accorde sur le contenu du contenant. L’enjeu de cette première note d’analyse est de déterminer dans quelle mesure le choix des indicateurs de gouvernance dépend de la conception que l’on se fait de cette dernière. A travers les regards croisés de trois institutions, la Banque mondiale, la Commission européenne et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), nous étudierons la relation entre définition de la gouvernance, fonction de l’institution et choix des indicateurs destinés à l’allocation de l’aide. Les similitudes et les différences entre ces trois approches seront analysées, tout comme la question de savoir si nous nous dirigeons plutôt vers une harmonisation ou une divergence des diverses conceptions de la gouvernance.

L’étude des approches et des stratégies de gouvernance de la Banque mondiale, de la Commission européenne et du PNUD révèle deux tendances différentes. Premièrement, derrière des discours quasiment identiques sur la forme, se cachent en réalité, sur le fond, trois approches du développement très différentes. Le rapport entretenu avec les pays bénéficiaires, la forme prise par l’aide (prêts ou dons), les politiques d’allocation (pratique de la conditionnalité et/ou de la sélectivité), le rôle de la « bonne » gouvernance ou encore la fonction des indicateurs (outils de contrôle, d’évaluation ou de suivi) sont notamment envisagés de manières différentes, voire opposées. Deuxièmement, malgré ces divergences fondamentales, force est de constater que les visions étroites de la gouvernance, centrées sur une, voire deux dimensions, perdent du terrain au profit d’une approche interdisciplinaire et harmonisée. Chacune des trois institutions démontre une volonté multidimensionnelle et cherche à intégrer à ses valeurs de départ celles Introduction Axe thématique I : Conception de la gouvernance 14 habituellement mises en avant par d’autres institutions. Ainsi, il est fort à parier qu’à l’avenir, chaque institution de coopération au développement continuera à être particulièrement compétente dans les domaines pour lesquels elle a été conçue et où elle possède les outils les plus adaptés mais, qu’en même temps, chacune s’appliquera à avoir approche globale, une vue d’ensemble, de la gouvernance.

Le rapport d’entretien avec Jean Fabre, directeur adjoint du bureau du PNUD à Genève, donne un aperçu de l’approche du développement de cette institution et des valeurs qu’elle cherche à promouvoir à travers le concept de « gouvernance démocratique ». Jean Fabre aborde, entre autres, la modification que le rôle du PNUD a connue sur le terrain depuis que la gouvernance s’est imposée comme pré requis pour bénéficier de l’aide internationale. La note de lecture sur le texte de Nicolas Meisel et Jacques Ould‐Aoudia « La ‘Bonne Gouvernance’ est‐elle une bonne Stratégie de Développement ? » fournit les outils nécessaires afin de réviser les politiques actuelles de coopération au développement qui s’appuient sur la notion de « bonne gouvernance ». Cette nouvelle approche se base sur une étude comparative entre les indicateurs KKZ de l’Institut de la Banque mondiale et la base de données des « profils institutionnels ». Cette étude démontre que bien que la « bonne gouvernance » soit corrélée de manière positive avec le développement (PIB par tête), elle n’entretient pas de relation directe avec la vitesse de développement (croissance à moyen‐long terme). Grâce à cette constatation, les auteurs proposent de réviser les politiques de coopération au développement en tenant compte du fait que le décollage économique connu par les pays en développement n’entretien aucun rapport direct avec la « bonne gouvernance ».

 

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