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Les échelles de gouvernance en débat: articuler sans opposer/ Les dilemmes identitaires des régions infranationales: intégration ou destruction?
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La valorisation d’identités spécifiques, notamment régionales, n’implique pas nécessairement une fragmentation du lien politique avec l’État central. Certes, le renforcement de nouvelles échelles d’identification politique a alimenté – et continue d’alimenter – un processus assez dynamique de désintégration et de prolifération de nouveaux États. Mais la question de l’identité et de l’intégration politique peut aussi être posée en des termes différents, au-delà d’une lecture binaire du phénomène qui consisterait à opposer souveraineté nationale et séparatisme. Comme nous le suggère Frieda Brepoels dans l’interview que nous proposons ici, la fragmentation n’a rien de nécessaire. Elle peut être évitée à condition que soient inventées de nouvelles articulations entre différentes échelles de gouvernance, locales, nationales et supranationales : ce faisant, elle nous invite à repenser la notion de souveraineté nationale. Un tel exercice de distanciation vis à vis de l’État nation suppose un certain nombre d’in- novations institutionnelles : ce peut être une lecture de l’exemple catalan. Il suppose également le benchmarking, une posture intellectuelle ouverte qui consiste à tirer les enseignements des expériences étrangères dans le traitement d’un problème donné. Ainsi, peut-être le compromis entre la Chine et Taïwan pourra-t-il apporter un éclairage nouveau sur le statut à donner à la partie nord de Chypre. L’exemple kurde vient cependant souligner la difficulté d’un exercice où la ténacité des idées séparatistes vient hypothéquer les chances de nouvelles formules de gouvernance.