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Résumé

Cette réflexion s’inscrit dans une géopolitique renouvelée qui postule que d’autres acteurs interviennent aux côtés des Etats, définissant un équilibre des forces inédit : les acteurs privés plus ou moins territorialisés y trouvent leur place, aux côtés des organisations supranationales et des administrations territoriales déconcentrées et décentralisées. Il s’avère ainsi que la gouvernance « désidéologise » en grande partie la séparation traditionnelle entre public et privé. Il s’agit de bien comprendre en quoi et pourquoi les acteurs privés font le jeu des territoires, mais aussi de quels acteurs privés il s’agit. Ce dossier souhaite contribuer à montrer comment de nombreuses coïncidences entre les intérêts privés de l’entreprise et ceux des autres acteurs territorialisés conduit à revoir la notion d’intérêt commun. Si l’on n’est pas nécessairement dans une optique du bien commun d’intérêt général, on se trouve néanmoins face à ce que l’on peut qualifier de « bien collectif ». Le processus de territorialisation issu de ces interactions fait sans doute émerger une « autre conception d’un bien commun territorialisé », ce dernier dépendant plus des positions prises par les différents acteurs que de leur légitimité initiale à intervenir dans ce processus.

This reflection is part of a renewed geopolitical approach that postulates that other stakeholders intervene along side States, defining a unique balance of power. Private actors, more or less territorialized, find their place alongside supranational organizations and devolved and decentralized local administrations. It thus turns out that governance significantly contributes to de-ideologize the traditional separation between public and private. The goal is to further our understanding of how and why private actors interact as they do with local entities, and to gain a deeper appreciation of the type of private actors involved. This dossier aims to contribute to the demonstration of how the many coincidences between private companies’ interests and those of local government entities lead to a revision of the notion of common interest. Although not necessarily in a general interest conception, we are nevertheless faced with what can be called “collective good”. The territorialization process resulting from these interactions most likely enables the emergence of “a different conception of a territorialized common good”, the latter depending more on the positions taken by the different stakeholders then on their legitimacy with regards to their initial intervention in the process.

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