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Chapitre d’ouvrage

Etat, gouvernement, démocratie: approfondissement d’une relation, réinvention d’une institution/ Désir d’Europe, Europe en panne

Par Maxime Montagner, Wang Yan, Jean-louis Quermonne

Ouvrage(s) : Chroniques de la gouvernance 2007

Table des matières

La construction européenne, dans sa capacité à donner une voix à chaque État, quelle que soit sa taille, dans sa capacité à résoudre les conflits par l’échange et la négociation, fait souvent figure de modèle. Pourtant, en mai et juin 2005, les résultats négatifs des référendums français et néerlandais sur le projet de Constitution auront suffi pour plonger l’Europe dans une crise sans précédent. Le doute et l’immobilisme s’installent depuis que le Conseil européen a décrété une « pause », pour réflexion. Mais pour combien de temps ? À quoi réfléchit-on ? L’Europe peut-elle se permettre le temps de la réflexion, face aux défis de la mondialisation et face aux demandes, bien réelles, qu’exprimait aussi le rejet de la constitution par les citoyens européens ? Peut-elle se permettre de marquer le coup, quand de nombreuses régions du monde trouvent en elle le modèle et l’inspiration pour de nouvelles formules de gouvernance globale ? « Quand Paris éternue, l’Europe s’enrhume » : ce vieil adage est revenu de façon récurrente dans la presse et les différents débats : les élections présidentielles françaises sont attendues avec impatience, qui donneraient à l’Europe une nouvelle impulsion. Mais cette clef de lecture est trop simple pour tout expliquer. L’Europe, n’est-elle pas aussi malade d’une gouvernance fondée sur le principe de l’intergouvernementalité ? Le propre de cette formule, n’est-il pas d’exposer la construction européenne aux ambitions fluctuantes de ses dirigeants ? C’est du moins ce que nous suggèrent deux des articles ici proposés, qui nous invitent à établir le diagnostic de la capacité des institutions actuelles à porter un désir d’Europe pourtant bien réel.