Chapitre d’ouvrage
Partie 1.2 - Sources de légitimité du pouvoir / Légitimité et légalité des mouvements de libération en Afrique australe
Par Pauline Dempers
Ouvrage(s) : Parcours international de débat et propositions sur la gouvernance, International Meeting Process for debate and proposals on governance
Table des matières
La présente intervention puise son contenu dans ma propre expérience, dans mes lectures et dans les enseignements d’un certain nombre d’universitaires que j’ai eu l’avantage de pouvoir entendre, parmi lesquels le professeur Henning Melber, le docteur Diesco et le professeur Du Pisani.
Je crois au changement et je m’accorde à penser que celui-ci est inévitable. J’ai bon espoir que les interventions qui seront faites aujourd’hui, de même que les échanges qui suivront, pourront enrichir notre réflexion et donner lieu à un débat constructif autour de ces questions. Le monde est aujourd’hui ainsi fait qu’il conditionne et enserre les esprits. Avec votre permission, je m’affranchirai de ces limites et, au risque d’outrepasser mon sujet ou d’empiéter sur d’autres, j’aimerais que nous abordions le thème qui nous réunit en commençant par le début.
C’est en partant de ses origines que la question de la légitimité et de la légalité des mouvements de libération me semble mériter d’être posée. Il apparaît également essentiel de comprendre les visées et les principes qui furent ceux des mouvements de libération et qui en justifièrent l’existence. Ce faisant, nous seront conduits à nous interroger plus avant sur les objectifs en vue desquels les gouvernements se forment, sans exclure de remonter jusqu’à des temps plus anciens, à la façon de vivre des Hommes avant la création des premiers gouvernements.
Revenir aux origines
La domination étrangère et le colonialisme ont suscité l’apparition de mouvements de libération nationale, animés par la juste cause de l’autodétermination et par la défense des droits des habitants de ces territoires colonisés. Tous les pays d’Afrique australe se disent aujourd’hui libres, se déclarent indépendants et se revendiquent, selon les cas, de la démocratie, de la démocratie participative ou du multipartisme. Leur degré de démocratisation et de légitimité se mesure essentiellement à l’aune des élections. La question qui, dès lors, vient à l’esprit consiste à savoir si les élections produisent bel et bien des gouvernements légitimes.
La légitimité des gouvernements repose en effet sur la circonstance qu’ils sont des représentants démocratiquement élus par une majorité de la population. Mais, de nouveau, la question se pose : qu’appelle- t-on une majorité ? Est-ce seulement la majorité de ceux qui ont pris part aux élections ? Si oui, est-ce là une juste manière de concevoir et de pratiquer la démocratie ? On touche là aux raisons essentielles pour lesquelles la démocratie reste une notion si contestée dans les pays de la région.
Pour caractériser les transformations sociales survenues en Afrique australe, on peut dire que l’on est passé d’un changement sous contrôle à un changement de contrôle, le pouvoir étant passé des mains blanches à des mains noires sans qu’une véritable volonté de changement accompagne cette transition. Résultat : une nouvelle élite politique gouverne depuis les hautes sphères en prenant appui sur un récit et une mémoire de la libération soigneusement choisis. Il en résulte une tradition forgée de toutes pièces à seule fin d’établir une légitimité post- coloniale exclusive placée sous l’autorité d’une organisation unique représentant l’ensemble des forces sociales (Krieger, 1995 ; Weber, 1998 et Melber, 2002). L’entreprise de mystification à laquelle se livrent les libérateurs joue un rôle essentiel dans ces constructions. Comme nous l’avons déjà mentionné, il nous faut interroger la notion de légitimité en commençant par le commencement. L’accord de paix de 1992 au Mozambique a mis fin à près de deux décennies d’une guerre civile extrêmement sanglante. Pour autant, les autorités mozambicaines n’ont pris aucune mesure particulière pour traiter des violations et des crimes perpétrés durant la guerre civile. Bien au contraire, les victimes de ces violations furent priées de pardonner à leurs bourreaux et d’oublier le passé au nom de la paix retrouvée et de la réconciliation nationale. La question reste cependant posée : dans quelle mesure ce choix politique a-t-il aidé le Mozambique à régler ses comptes avec son propre passé ? Ayant eu, pour ma part, l’occasion de me rendre dans la province du Sofala lors d’une réunion d’anciens combattants organisée en 2005, j’ai eu vent de ce que certains partisans de la RENAMO [la partie perdante au conflit] sont encore présents dans le maquis et décidés à y demeurer. Peut-on, dans ces conditions, affirmer que le principe consistant à oublier et pardonner fonctionne vraiment ?
Mon propre pays, la Namibie, n’a pas non plus mis en œuvre de politique spécifique quant aux atrocités commises pendant la guerre de libération nationale. Ceux qui ont survécu sont réduits au silence et on leur fait comprendre que les bazookas ne sont pas loin, qu’ils peuvent très vite resservir. Le cas échéant, ils sont étiquetés suppôts de l’impérialisme ou taxés d’être « des forces obscures cherchant à miner la paix chèrement acquise dans le pays ». Est-ce là rendre justice aux survivants et, plus généralement, à tous les Namibiens qui ne suivent pas la SWAPO lorsque celle-ci affirme être la seule libératrice du pays et, partant, la seule qui soit légitime à gouverner celui-ci ? Est-ce ainsi que l’on prétend mettre sur pied un multipartisme crédible ?
Si ce que l’on entend par la loi de la majorité reste fondé sur un principe purement numérique et validé comme tel, faut-il alors considérer que nos instruments servant à mesurer la participation et la démocratie restent trop rudimentaires ? L’étiquette « mouvement de libération » donne-t-elle le droit de gouverner à vie ? La Namibie est allée jusqu’à donner à son premier Président de la République le titre de « père fondateur », ce qui du reste est assez courant en Afrique. Mon inquiétude n’est pas qu’il s’agisse d’une habitude africaine, mais concerne bien plus les conséquences que cela peut avoir sur la vie d’un pays. D’après la définition donnée par un dictionnaire mondialement reconnu pour sa qualité, l’English Oxford Dictionnary, un fondateur est une personne qui a fondé une institution ou un foyer de peuplement.
Qu’on me dise alors, si seul le président peut être appelé « père fondateur », ce que cela laisse à nos aïeux qui ont résisté aux lois coloniales allemandes. Qu’on me dise, plus simplement encore, ce que cela laisse à tous les autres Namibiens qui ont pris part à la guerre de libération nationale. Si ce titre récompense les efforts et les sacrifices consentis au nom de la lutte pour la libération et pour l’indépendance du pays, pourquoi ne sert-il à distinguer qu’une seule et unique personne ?
Au chapitre des violations des droits de l’homme, le Zimbabwe n’a rien à envier à la Namibie, comme en témoignent les événements survenus jadis au Matabelaland mais aussi les plus récents développements que connaît aujourd’hui ce pays. La situation au Zimbabwe me fait songer aux mesures mises en place par le troisième Reich pour censément améliorer la vie des Allemands, en fermant d’autorité les commerces détenus par les juifs et en promettant au peuple qu’Hitler en personne allait s’emparer de tous les territoires allemands pour les rendre à leurs propriétaires légitimes. Cette politique a apporté la désolation, non seulement aux Allemands, mais au monde entier. La ZANU-PF s’arc-boute sur l’histoire politique passée, rappelant à l’envi qu’elle a chassé les Britanniques et que le MDC, lui, cherche à les faire revenir. Le parallèle est frappant avec la Namibie, où la SWAPO se targue d’avoir chassé les Kaspirs [du nom des véhicules blindés utilisés par les troupes du régime d’apartheid] et proclame être la seule à pouvoir maintenir l’apartheid hors des frontières du pays. Dans ces conditions, les mouvements de libération peuvent-ils réellement prétendre avoir changé la politique ou ne sont-ils que les agents d’une oppression inversée, qui voit les bénéfices de l’indépendance ne profiter qu’à une poignée de puissants ? Que nous réserve l’avenir dans un système de cet acabit ?
Le rôle des acteurs extérieurs
On ne peut aborder la question de la légitimité et la légalité des mouvements de libération si l’on ne tient pas compte du rôle joué par les acteurs extérieurs. Qu’il me soit permis, là encore, de prendre l’exemple de la Namibie. En 1978, un plan de paix fut mis au point pour mettre fin au régime d’apartheid prévalant dans le pays. L’année même de sa conception, ce plan a été adopté par la résolution n°435 du Conseil de sécurité des Nations Unies comme devant servir de fondement à la résolution pacifique du conflit. Sa mise en œuvre fut toutefois retardée, principalement en raison de l’intransigeance de l’Afrique du Sud, mais aussi du fait de la myopie politique dont ont fait preuve les chefs de la SWAPO en exil.
Notons que l’Afrique du Sud a toujours mené double jeu au sujet de la Namibie, acceptant d’un côté de mener des pourparlers en vue d’une indépendance pacifique quand, de l’autre, elle s’employait à mettre sur pied des institutions de type néo-colonial dans le pays. En témoigne la création, en 1978, de l’Alliance démocratique de la Turnhalle, formation politique que l’Afrique du Sud chercha à présenter comme légitime en la portant au pouvoir par la voie des urnes. Toutefois, l’opposition namibienne et la communauté internationale refusèrent de reconnaître ces institutions, réduisant à néant les efforts de l’Afrique du Sud.
Durant les années 1960, la SWAPO fut officiellement reconnue par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), tout comme d’ailleurs un certain nombre d’autres mouvements de libération nationale d’Afrique australe. Puis vint la reconnaissance par les Nations Unies en 1973, faisant de la SWAPO « l’unique et authentique représentant du peuple namibien » (selon le « Report to the Namibian People – Historical Account of the SWAPO spydrama », publié en 1979 par d’anciens dé- tenus de la SWAPO). Cette légitimité et cette reconnaissance accordées par l’ONU ont rendu extrêmement difficile aux autres groupements révolutionnaires de se développer et de contribuer utilement à la libération du pays. Cela a surtout permis à la SWAPO d’assurer son emprise sur le reste du peuple namibien.
Cet accord passé entre l’ONU et la SWAPO aux dépens des Namibiens a été bien mis en évidence par Cedric Thornberry, dans un ouvrage paru en 2004 et intitulé « La naissance d’une nation » (A Nation is born). Mon expérience personnelle du comportement du HCR m’a permis de constater que des accords politiques avaient effectivement été conclus sur le dos du peuple, dans le but de consolider la SWAPO et d’affermir la prétention de cette dernière à la légitimité. Je peux en effet témoigner qu’à l’époque, le représentant de l’ONU qui s’était adressé à nous peu après que nous fussions sortis des geôles de la SWAPO avait confessé qu’ils « étaient désormais trop liés à la SWAPO pour pouvoir se désolidariser d’elle ». Nul besoin de dire combien nous fûmes déçus et offensés par cette déclaration venant d’une institution dont nous attendions qu’elle défendît nos droits en tant que victimes et survivants.
Toujours dans notre volonté d’en revenir aux origines, nous devons nous demander si la SWAPO, au vu de son triste bilan en matière de violation des droits humains, méritait vraiment d’être reconnue comme un parti légitime à exercer le pouvoir dans une Namibie devenue indépendante. A supposer qu’il se soit agi d’un compromis destiné à permettre la mise en œuvre de la résolution 435, ce compromis a-t-il, au final, été un bienfait pour la Namibie d’aujourd’hui ? Cela valait-il toutes les conséquences des plaies non refermées du passé, cela valait-il que le pouvoir de la SWAPO croisse en même temps que la pauvreté du pays, cela valait-il cette boursouflure d’une élite politique uniquement préoccupée de son enrichissement personnel ?
Le phénomène politique le plus frappant, depuis que la Namibie a acquis son indépendance, c’est en effet que le pouvoir et le contrôle exercés par l’ancien mouvement de libération n’ont pas cessé de se renforcer. Durant les quinze premières années de l’indépendance, il est parvenu, élection après élection, à accentuer encore son statut dès l’origine dominant. Dans un premier temps, la SWAPO avait échoué à atteindre l’objectif qu’elles s’était fixée de recueillir plus des deux tiers des voix lors de l’élection de l’Assemblée constituante. Lors des élections suivantes, en décembre 1994, la SWAPO a obtenu pratiquement le même nombre de voix qu’en 1989, à ce détail près que la participation avait radicalement chuté.
Mécaniquement par conséquent, le parti a acquis la maîtrise absolue sur le processus législatif, grâce à la majorité des deux tiers des voix dont il bénéficiait au Parlement. Au cours de la décennie suivante, il a non seulement pu conserver cette majorité des deux tiers, mais est même parvenu à l’élargir encore, dessinant ainsi une tendance à la domination d’un parti unique dans un système de plus en plus autocratique. Selon Du Toit (1996, p.59), la SWAPO est bel et bien un parti électoralement dominant et il n’est guère étonnant qu’aucun parti d’opposition digne de ce nom n’ait pu s’établir de façon suffisamment solide pour agir comme un contrepoids et menacer l’hégémonie politique de l’ancien mouvement de libération (Henning Melber 2007).
Du fait de son aura de libérateur et de l’absence d’alternative politique crédible, la SWAPO est ainsi parvenue à asseoir sa domination politique, en obtenant une fraction toujours plus grande des suffrages par des voies dans leur ensemble tout à fait légitimes. Cela étant, ces victoires électorales toujours plus larges ont fini par accréditer l’idée que l’État tout entier était la propriété du gouvernement et que le gouvernement lui-même se devait d’être au service du parti (Melber
2006). Une fois ce seuil franchi, toute voix critique se voit nécessairement taxée d’antipatriotisme et un trait d’égalité est tracé entre se montrer loyal envers la Namibie et se montrer loyal envers la SWAPO. Dès lors, c’est tout naturellement qu’une certaine culture du silence s’est imposée comme l’un des traits dominants de la vie politique namibienne.
De l’utilité des gouvernements
Comprendre ce que sont les mouvements de libération, leurs transformations et leurs prétentions à la légitimité nécessite de prendre un peu de recul et s’interroger sur l’utilité qu’il y a pour une société à se doter d’un gouvernement.
On entend généralement par gouvernement l’autorité dirigeante d’un édifice politique. Un gouvernement est un appareil de pouvoir permettant à un organe dirigeant de fonctionner et d’exercer son autorité. Mais si, là encore, on veut bien en revenir aux origines, on constate avec David Christian que les hommes ont vécu durant des millénaires au sein de communautés de taille réduite, assez peu hiérarchisées et pratiquement autosuffisantes. Si, depuis lors, les choses ont changé, c’est parce que la capacité des hommes à échanger des informations abstraites et à reproduire les enseignements reçus leur ont permis d’atteindre à une plus grande efficacité, cette dernière favorisant, à son tour, des densités de population toujours plus importantes. Cela pour dire que la connaissance constitue bien le fondement du pouvoir jusqu’à aboutir, selon un processus dont David Christian détaille les étapes, à des États structurés dotés de lois et de gouvernements.
Des buts essentiels de tout gouvernement
Le but premier de tout gouvernement est d’assurer une sécurité minimale ainsi qu’un certain ordre public. Le philosophe Thomas Hobbes soutient que c’est en tant qu’il est un animal doué de raison que l’homme a jugé préférable de se soumettre à un gouvernement plutôt que de subir l’anarchie. En communauté, les hommes créent ainsi des gouvernements auxquels ils se soumettent avant tout pour assurer leur sécurité et garantir l’existence d’un certain ordre public.
À l’inverse, les raisons qui peuvent conduire un gouvernement à intervenir dans l’économie sont multiples et ne se limitent pas à la seule stabilisation de celle-ci au bénéfice du plus grand nombre. Au plus peut-on regretter que souvent, les politiques économiques aient pour principal objectif de servir les intérêts des gouvernants eux-mêmes.
Le soutien à la démocratie
Peut être appelé gouvernement démocratique l’organe dont se dote un peuple souverain à l’effet de réaliser telle société, telles lois et tels buts que la collectivité désire. Un gouvernement établi et maintenu selon ces principes aura tendance à agir avec bienveillance à l’égard de ceux à qui il doit son établissement et son maintien.
On a vu, au cours des années récentes, la notion de sécurité humaine se substituer à celle de sécurité de l’État. Ce basculement conceptuel participe d’un effort en vue de parvenir à une compréhension à la fois plus globale et plus réaliste des enjeux du monde contemporain. Encore faut-il, pour que cette notion de sécurité humaine devienne réalité, que les gouvernements la placent en tête de leurs priorités et adoptent des politiques propres à lui donner corps.
C’est qu’en effet, les gouvernements peuvent aussi bien s’avérer les meilleurs alliés de leurs peuples que, parfois, leurs pires ennemis. Raison pour laquelle il importe, en Afrique australe tout spécialement, de distinguer entre démocratie participative et démocratie représentative.
La démocratie participative
Lorsqu’elle est dite participative, la démocratie vise à favoriser une large participation des citoyens au processus démocratique et à rechercher des solutions permettant à tous les membres d’un groupe politique donné d’apporter leur contribution à la prise de décisions, le cercle de ceux auxquels une telle possibilité est offerte ayant vocation à s’élargir toujours davantage.
Certains universitaires plaident plus particulièrement pour une démocratie participative recentrée à l’échelle de la communauté et fondée sur le postulat selon lequel un espace public indépendant des structures gouvernementales constitue le préalable à toute démocratie libérale. Ces auteurs, fort naturellement, tendent à souligner l’importance d’une stricte séparation entre l’espace dévolu à la société civile et le champ politique proprement dit.
La démocratie représentative
Il s’agit d’une forme de gouvernement fondée sur le principe de l’élection de représentants des citoyens, dont la mission consiste tout à la fois à représenter ceux-ci et à agir en leur nom (selon le Victorian electronic democracy glossary, dans sa version du 28 juillet 2005).
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Il n’est pas rare que des mouvements politiques se soient attribués la paternité de mouvements de masse spontanés. Il est arrivé, en sens inverse, que parfois certaines organisations politiques interviennent, une fois un tel mouvement débuté, pour lui donner une orientation. Dans un cas comme dans l’autre, on ne saurait cependant en conclure que l’initiative en revient à quelque géniale cervelle de telle ou telle organisation politique plutôt qu’aux masses elles-mêmes. Travestir la réalité d’un événement historique, ce n’est pas simplement tordre les faits, c’est aussi voler leur histoire à ceux qui y ont pris part.
Aussi longtemps que les instruments et les institutions censés défendre et mettre en œuvre les droits des citoyens seront utilisés pour asservir ces derniers, que les systèmes politiques seront fondés sur des conceptions attentatoires aux droits fondamentaux, et qu’enfin les mécanismes de reddition de compte se feront sur la base du seul volontariat (voir le cas du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs), l’Afrique australe continuera de connaître des pouvoirs contestés, et cela pour un temps dont rien ne permet d’entrevoir le terme.
En guise de conclusion, permettez-moi cette citation d’un célèbre diplomate suédois qui fut également le deuxième Secrétaire général des Nations Unies, M. Dag Hammerskoldj, selon lequel « c’est précisément lorsque chacun joue la prudence que nous construisons un monde où prévaut la plus grande insécurité ». Puisse-t-il être entendu.