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Cuaderno 

Regards croisés sur la démocratisation et la gouvernance au Maghreb

Por Skander Ben Mami, Lisa Drössler, Madeleine Elie, Zineb Gaouane, Egor Gavrilov, Stefanie Widmer, Caroline Meyer

2007

Resumen

Les processus de démocratisation et de gouvernance sont analysés à l’aide d’une approche comparative entre quatre pays : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye. L’étude montre la permanence des dynamiques historiques dans les processus de modernisation actuels. Chaque pays est présenté à la fois avec ses spécificités et dans son appartenance socio-historique et culturelle à l’ensemble maghrébin.

Les similitudes et différences entre les pays sont étudiés à trois niveaux.

  • 1. Les trajectoires historiques d’abord, en dissociant l’avant et l’après indépendances. Les pays étudiés présentent une homogénéité sur les plans culturel, religieux et coutumier. Aussi, ils ont tous été colonisés par des pays occidentaux puis ont lutté pour l’indépendance. Leur hétérogénéité se manifeste surtout dans les institutions et les situations politiques nationales après les indépendances. Cependant la tendance à la centralisation du pouvoir et à la prééminence de l’exécutif héritée du passé se perpétue, aujourd’hui remise en cause par les pressions en faveur d’une démocratie locale, qui rencontrent des réponses diversifiées. 

  • 2. Les acteurs de la démocratisation ensuite, en insistant sur les porteurs de changement, l’organisation de la société civile et l’islam. L’opposition politique, sous sa forme moderne ou traditionnelle, n’est pas un véritable contre-pouvoir, car privée de perspective d’accession au pouvoir, elle est contrainte de collaborer avec les autorités en place. La société civile rencontre la même difficulté et concentre ses protestations sur des questions socio-économiques qui se traduisent difficilement en revendications politiques. Quant aux réactions actuelles des autorités publiques à la montée de l’islamisme, elles sont très variables selon les pays. Mais dans chacun d’eux, l’omniprésence de la problématique islamiste pèse lourdement sur les possibilités d’alternatives aux régimes en place.

  • 3. Enfin, l’étude aborde la question des « bailleurs de fonds » et de la « bonne gouvernance », ses diverses définitions et sa réception dans les pays du Maghreb étudiés. Au delà des divergences de définitions de la « bonne gouvernance » entre les différents bailleurs de fonds, leurs approches convergent dans le sens d’une apparente technicité de la gouvernance et d’une prétendue neutralité politique des bailleurs et de la communauté internationale. La réponse des régimes du Maghreb se traduit sous forme de « stratégies de survie » très différentes d’un pays à l’autre.

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