Après l’implosion de l’U.R.S.S., les gouvernements occidentaux se sont activement engagés à promouvoir la démocratie (représentative) dans les anciens satellites soviétiques d’Europe et les ex-Républiques socialistes, notamment en Asie centrale. Ils nourrissaient des espoirs de démocratisation rapide fondés sur le rejet naturel de la tyrannie et sur la période de libéralisation politique et économique lancée par la Perestroïka.Ces programmes n’ont à ce jour pas eu les résultats escomptés. Les régimes politiques des cinq républiques centrasiatiques ont un mode de gouvernement autoritaire en dépit des nombreux discours des pouvoirs en place en faveur de la démocratisation. La question centrale de ce dossier est ainsi est de savoir si la démocratie ne convient pas en tant que telle comme base d’un ordre politique légitime en Asie centrale, ou si la raison des difficultés rencontrées par les projets de démocratisation vient du fait qu’ils n’ont jusqu’à présent pas su prendre en compte les réalités centrasiatiques.

Following the implosion of the USSR, Western governments actively sought to promote [representative] democracy in the former Soviet satellites of Eastern Europe and in the former Socialist Republics of the USSR, especially in Central Asia. They harbored hopes of rapid democratization based on the natural rejection of tyranny and the period of political and economic liberalization initiated by Perestroika. These programs have so far not yielded the desired results. Political regimes of the five Central Asian republics, despite the numerous pro-democracy speeches given by their leaders, are all authoritarian forms of government. The central question of this dossier is thus to know whether democracy as such is suitable as a basis for a legitimate political order in Central Asia, or does the reason for the difficulties faced by these democratization projects come from the fact that they failed to take into account Central Asia’s realities.