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Les échelles de gouvernance en débat: articuler sans opposer/ Des Etats-nations: la tentation d’en rajouter
Por Philippe Randrianarimanana, Hervé Collet
Libro : Chroniques de la gouvernance 2007
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On le lit partout : l’État est mort. Remis en cause, dit-on, par son interaction avec d’autres échelles de gouvernance, notamment locales et régionales, il perdrait de sa pertinence comme espace de représentation d’une communauté politique donnée. Cela n’est vrai qu’à condition de confondre la notion institutionnelle de gouvernement avec la notion plus générique d’État. De-puis les vagues de décolonisation amorcées à la fin des années 1940, la création de nouveaux États a alimenté un processus à peu près constant : en mai 2006 encore, le choix de l’indépendance exprimé par la population monténégrine est venu porter à plus de deux cents le nombre des États constitutifs de la société internationale. Ce succès de la formule étatique témoigne de la légitimité dont l’État reste porteur. Pourtant, dans la fragmentation territoriale qui accompagne bien des accessions à l’indépendance, se pose aussi la question de la « viabilité » des unités nouvelles, souvent faibles. Peut-être est-ce le pragmatisme qui a orienté le choix des habitants des îles Tokelau, minuscule archipel du Pacifique, dans leur refus de l’indépendance. C’est dans tous les cas ce que vient illustrer la reconnaissance prudente de l’indépendance du Monténégro par les institutions européennes : la prolifération des États semble aujourd’hui toucher ses limites. Les interrogations de la communauté internationale sur les attributions à donner à l’État kosovar – notamment en matière d’action extérieure – témoignent de la recherche de nouveaux arrangements. Mais n’est-ce pas faire du Kosovo la « Palestine de l’Europe » ?