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Se parler, se faire entendre, dialoguer: les nouveaux espaces de la communication entre les citoyens et les institutions/ La rue, nouvel espace de mobilisation politique?
Por Viviane Le Hay, Victor Hugo de la Fuente, Anne Muxel
Libro : Chroniques de la gouvernance 2007
Contenido
On parle souvent de crise de la participation politique, en France comme ailleurs : la hausse des taux d’abstention lors des différents scrutins serait symptomatique d’un processus de dépolitisation, c’est-à-dire de désintérêt croissant des citoyens pour la chose politique. Dans les sociétés démocratiques occidentales, la figure du citoyen serait pour ainsi dire supplantée par la figure d’un consommateur que caractériserait l’hédonisme et l’indolence politique, ouvrant la voie à de nouvelles formes de despotisme. La jeunesse serait tout particulièrement concernée par cette évolution. Certains observateurs, plus ou moins alarmistes, proposent comme solution le vote obligatoire, déplacé un jour de semaine, pour que les départs en week-end, dîners de famille et grasses matinées ne puissent être avancés comme excuses à la non-participation. Voilà qui contribuerait à repolitiser la société, comme s’il s’agissait de donner un caractère politique à ce qui n’en avait plus. C’est pourtant confondre deux choses bien distinctes : la sensibilité aux enjeux politiques, variable sociétale, et la participation au scrutin, variable institutionnelle. C’est ce que suggère l’exemple du Vietnam, où l’absence d’élections démocratiques n’empêche pas la mobilisation de la société civile dans la construction de véritables enjeux politiques. Cette année encore, la forte mobilisation des étudiants au Chili et en France, et le soutien massif reçu de la part de l’opinion, ont témoigné d’un certain intérêt pour la chose publique. La rue deviendrait-elle le lieu de nouveaux répertoires d’action citoyenne ? Dans un contexte de désaffection de la classe politique et des formes classiques de la participation, que nous apprennent ces mobilisations sur la construction d’enjeux politiques qui ne seraient plus le seul fait de l’offre partisane ? La presse et les nouvelles technologies de l’information et de la communication, remplaceraient-elles les structures partisanes dans la coordination de l’action citoyenne ? Voila les questions au cœur de cette rubrique, qui nous invite à repenser les liens entre le citoyen et la chose publique.