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État et associations, un partenariat fragile

Au Nord comme au Sud, la société civile est appelée à s’investir de plus en plus dans le champ de l’action sociale, notamment dans la production et la coproduction des services sociaux que l’État n’assure pas, ou mal. Il s’agit de mener des actions de terrain très concrètes, mais aussi de s’impliquer dans la définition des politiques publiques : analyse des besoins, évaluation de la qualité des services, propositions de réforme… La frontière entre ces deux rôles est d’ailleurs poreuse : comme le montre l’exemple de la coopérative chinoise présenté ci-après par Yang Tuan, la mise en place d’un service local peut donner lieu à une évaluation des besoins de la population et de la qualité des services. Sur un autre terrain, Martin Péricard et Nguyen Van Phu montrent comment une ONG, dont le rôle premier est de construire des écoles et d’assurer leur fonctionnement, s’implique dans un débat public national portant sur les réformes du système scolaire dans son ensemble, pour proposer aux autorités de nouveaux indicateurs de la qualité de l’enseignement. Dans les deux cas, cette implication plus profonde dans les affaires publiques a été rendue possible grâce aux bonnes relations entre les représentants associatifs et les autorités ; pour coproduire et codéfinir, il faut instaurer une relation de confiance entre l’État et ses partenaires. Or ceci est loin d’être toujours le cas : Pierre Bauby nous rappelle que l’État français se méfie encore souvent d’une évaluation extérieure de ses actions, et Julien Adda ajoute que ce même État est tenté par son vieil instinct dirigiste lorsqu’il s’apprête à reformuler ses relations avec le monde associatif sans en informer les acteurs concernés.