Nicolas Haeringer est sociologue, corédacteur en chef de la revue Mouvements (www.mouvements.info).

Fin 2011, le magazine américain Time faisait de la figure du manifestant la « personnalité de l’année ». Cette année aura en effet été marquée par le militantisme et ses multiples formes et répertoires d’action, de la manifestation à l’occupation, en passant par la pétition ou l’insurrection violemment réprimée, de la campagne d’action à la désobéissance civile, en passant par le mouvement social jusqu’à la révolution.

En montée progressive bien avant 2011, ce mouvement d’ampleur n’a pas pris fin avec le « Printemps arabe ». La volatilité des contextes politiques et sociaux est telle qu’il n’est pas aberrant d’envisager que des changements substantiels (que l’on pense à la répression criminelle que subissent les Syriens, aux tensions post-révolutionnaires en Égypte ou aux troubles en Russie, ou encore aux derniers soubresauts de la crise économique, sociale et financière en Europe) surviennent encore.