Dossier 

Bogotá, une ville sud-américaine innovante en matière de gouvernance urbaine. Quels exemples ?

By Flora Dancourt

October 2008

Abstract

Ce travail sur Bogotá, mené par l’association Urbanistes du Monde, s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus globale sur l’identification de nouvelles pratiques en terme de gouvernance urbaine dans huit métropoles de pays en voie de développement (Bogotá, Rio de Janeiro, Casablanca, Oujda, Dakar, Ouagadougou, Accra, Cotonou). Il s’agit du fruit d’une collaboration entre Urbanistes du Monde, le Master Stratégies Territoriales et Urbaines de Sciences Po Paris, l’Ecole Centrale de Paris et la Fondation Charles Leopold Mayer pour le Progrès de l’Homme. La question de la gouvernance urbaine est devenue une problématique centrale en politiques publiques. Le mot anglais de « governance » a été introduit dans les années 1990 par des économistes et politologues anglo-saxons ainsi que par certaines institutions internationales comme l’ONU, la Banque Mondiale et le FMI. Son utilisation découle du constat de l’ingouvernabilité des sociétés et des défaillances des gouvernements institutionnels en place. Le terme de gouvernance renvoie à l’art ou la manière de gouverner mais se distingue clairement du mot « gouvernement » (défini comme une institution) : c’est la promotion d’un nouveau mode de gestion des affaires publiques fondé sur la participation de la société civile. Pourquoi étudier cette notion dans le cadre de métropoles de pays en voie de développement ? Tout d’abord, il s’agit de l’objet d’étude et de travail de l’association Urbanistes du Monde : cette association a été créée en décembre 2005 dans l’optique de mobiliser des urbanistes occidentaux prêts à collaborer et relever, avec les équipes locales, les défis de la croissance urbaine des grandes villes dites « du Sud ». L’objectif de l’association est avant tout de collaborer avec les équipes locales à travers un transfert de compétences dans les deux sens auprès de confrères étrangers. Par ailleurs, cette étude globale part du présupposé que l’analyse de la gouvernance urbaine dans des métropoles de pays en voie de développement peut permettre de casser certains clichés occidentaux et d’en retirer un apprentissage bénéfique pour les urbanistes européens. L’association Urbanistes du Monde projette d’organiser début 2009 un forum sur la gouvernance « des métropoles du Nord et du Sud » avec la question : qu’est-ce que les secondes ont à apprendre aux premières ?

This work on Bogotá, led by the association Urbanistes du Monde, is part of a broader investigation on the identification of new practices in terms of urban governance in eight cities from developing countries (Bogota, Rio de Janeiro, Casablanca, Oujda, Dakar, Ouagadougou, Accra, Cotonou). This study is the result of a collaboration between Urbanistes du Monde, the Urban and Territorial Strategies master degree program from Sciences Po Paris, the school Ecole Centrale de Paris, and the Charles Leopold Mayer Foundation for Human Progress. The issue of urban governance has become central in the sphere of public policy. The English word « governance » was introduced in the 1990s by Anglo-Saxon economists and political scientists, as well as by some international institutions like the UN, the World Bank, and the IMF. Its use stems from the observation of the increasing ungovernability of societies and the governmental and institutional failures to bring adequate solutions to the table. The term governance refers to the art or manner of governing, but is clearly distinguished from the word « government » (defined as an institution): it is the promotion of a new mode of governance based on the participation of civil society actors. Why study this concept in the context of cities in developing countries? First of all, it is the object of study and work of the association Urbanistes du Monde that must be taken under consideration: this association was founded in December 2005 with the aim of mobilizing Western planners wiling to collaborate and address, with local teams, the challenges of urban growth in cities from developing countries. The objective of the association is primarily to work with local teams through skill transfers, in both directions. Furthermore, this comprehensive study starts with the presupposition that the analysis of urban governance in developing country cities will breakdown a certain number of Western clichés and will create beneficial learning opportunities for European planners. The Urbanistes du Monde association plans to organize, early 2009, a forum on « cities of the Northern and Southern hemispheres » with the following underlying question: what do the second ones have to teach to the first?

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