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La gestion des biens communs, enjeu majeur de la gouvernance mondiale: nucléaire, casques bleus et batailles de l’eau/Ressources naturelles et conflits transfrontaliers

By Christiane Kayser, Laura Vales

Book : Chroniques de la gouvernance 2007

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La notion de frontière, entendue comme limite de l’espace de souveraineté de l’État sur un territoire donné, perdrait, dit-on, de son sens. Dans un contexte de libéralisation économique et d’intégration régionale, traversée par des flux de biens, d’individus et d’informations sans cesse croissants, elle perdrait de sa pertinence en tant qu’outil de contrôle politique, pour devenir une zone ouverte d’interface, un non-lieu. C’est oublier que la libéralisation économique relève avant tout de décisions de nature politique. Dans les cas, fréquents, où les ressources naturelles se jouent des frontières, les égoïsmes nationaux se ravivent, et l’on retrouve toute la capacité de l’État à « faire frontière ». La pollution du fleuve frontalier Uruguay, source de discorde entre l’Argentine et l’Uruguay, de même que les enjeux posés par l’exploitation des ressources du lac Kivu, en Afrique des Grands Lacs, donnent à voir le potentiel de division des ressources naturelles transfrontalières. La définition de la « bonne frontière » a souvent été synonyme de « frontière naturelle », respectueuse d’une certaine topographie physique et ethnoculturelle. Mais n’est-elle pas plutôt une « institution », espace et objet de gouvernance, appelant à une régulation concertée ?