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La régulation « molle » en question

Parmi les craintes qui s’expriment au sujet de la mondialisation, celle de la mise en concurrence des travailleurs du monde entier est celle qui revient avec le plus de persistance. Précarisation du salariat, course vers le bas pour les salaires, remise en cause des droits sociaux… la liste des maux imputés à la libéralisation des échanges est longue. Mais qu’en est-il réellement ? Selon David Held, la pression exercée par la mondialisation est bien réelle mais n’a rien d’automatique : là où les institutions politiques sont fortes, les droits sociaux peuvent résister, comme dans le cas des pays scandinaves. Toujours est-il que les marges de manÅ“uvre des pays en développement s’avèrent bien limitées face à la division mondiale du travail, qui les condamne à ce que les économistes appellent : compétitivité-prix. Face à ce constat, quelles peuvent être les réponses, compte tenu du fait qu’il n’existe pas, et qu’il n’existera pas pour longtemps encore, un gouvernement mondial capable d’imposer un nouveau compromis entre le travail et le capital et de garantir une « protection plancher » à l’échelle de la planète ? Les solutions proposées tournent autour du « droit mou » : codes de conduite et chartes d’éthique adoptés par les entreprises, les accords-cadres signés entre les fédérations syndicales et les multinationales, le programme onusien le Pacte mondial…. Mais quelle est la valeur de ces initiatives d’autorégulation sans la possibilité d’une sanction ? Les réponses divergent sur ce point, et le présent dossier veut donner à voir la pluralité des points de vue. Pour tout insuffisante qu’elle puisse paraître, la voie du « droit mou » semble la seule qui soit à portée de main à l’heure actuelle.